mardi 18 mars 2008

soirée dacquoise

Soirée des Cartels Dax le Lundi 15 octobre 07

C’est après beaucoup de réflexion que je me décide à essayer de retranscrire les effets produits lors de cette soirée.

Il m’est évident qu’un témoignage qui arrive si tard n’a que très peu, voire pas d’intérêt du tout. Alors pourquoi le faire ?

Mettre en évidence la complexité des textes de Lacan, la vigueur du cartel et de ses points d’impasse, les contrecoups des questions …. Tout simplement la mise en lettre d’une grande envie de participer à cette expérience qu’est le cartel.

Voici donc comment j’ai vécu cette réunion.


Soirée extrêmement dense, où le produit du travail individuel et collectif du cartel dacquois, en phase avec le cartel de Bordeaux sur le séminaire d’Un Autre à l’autre, a été tellement riche qu’il aurait fallu plusieurs soirées pour venir à bout des thèmes que chacun souhaitait aborder.

Ne faisant partie ni de l’un ni de l’autre, c’est en tant que lecteur de Lacan directement concerné par la psychanalyse, l’analyse, que je suis venu.

Lire Lacan en solitaire, en extraire l’alcool, hors de portée pour moi, la solution est de participer au collège clinique. C’est pourquoi en 2006 2007 j’ai suivi la formation au collège clinique de Bordeaux sur ce séminaire.

Pour suivre ma pensée il faut que je pose certains repères que j’ai saisi lors du premier rendez-vous avec Lacan.

Lacan nous a été présenté avec un passé. Passé d’étudiant ayant suivi les cours du philosophe Kojève, cours qui l’ont profondément marqué dans son œuvre et sa vie, le Désir et ou Le discours du maître.

Les questions sur le désir ont très vite surgi de façon claire ou plus voilée ; la délocalisation de la jouissance, le langage….. désir, ah désir quand tu nous tiens, désir de savoir, de comprendre, de jouir…….

Pourquoi ne pas essayer d’aborder cela, avec comme angle de perception, ce fameux rapport du maître et de l’esclave, Pascal, avec son pari mise sur l’existence de Dieu (ou sur le rien), La Boétie dans la ‘’Servitude volontaire’’ posait lui aussi la question de l’aliénation du sujet et des mécanismes que celui-ci utilise pour la soutenir. Je crois que c’est là que Lacan, dans son génie et l’utilisation qu’il fait « du discours du maître », retourne le discours non plus du maître vers l’esclave mais vers un sujet qui ne serait esclave que de sa propre jouissance. Et c’est là qu’il met à jour, qu’il détricote le tissu de l’existence en utilisant ce qui relie qui unit le voile recouvrant le trou d’un savoir insupportable, fruit de ce que chacun d’entre nous aura vécu, différemment et toujours pareil, et ceci depuis la première bouffée d’oxygène. L’objet (a) est là pour conduire celui qui accepte d’en reconnaître la place et sa propre aliénation, provoquant une dépendance du sujet grâce à un plus-de-jouir (belle démonstration avec Marx pour sa plus-value). Il y a là me semble t-il la relation du maître et de l’esclave. Maître et esclave une relation entre deux concepts, quelque chose qui migre d’un vers l’autre, d’un Autre vers l’autre, Une fois ne suffit pas, il faut que la chose se répète que le sujet y trouve son compte, son plus-de-jouir, jouissance mortifère, S1 S2, le bal des signifiants peut commencer, le plus-de-jouir est comme la musique sitôt qu’elle s’arrête c’est le silence et le vide, impossible à saisir, il faut recommencer, répéter.

Ces quelques lignes sont tellement réductrices, je le sais, mais suivre Lacan dans cette métaphore du discours du maître et de l’esclave, c’est aussi cerner dans la structure du sujet un manque , la réalité d’une carence, d’un état carentiel du sujet, et sa façon de libidinaliser cette carence. Je suis un être en carence, donc castré, mon seul savoir est celui-là.

S’inscrire dans ce savoir là, le travailler avec tout ce que cela implique, participer à un cartel, ceci est peut être tout simplement une lettre de motivation .


Christian Dupouy